Nickelharpa est le nom de l'instrument, objet et oeuvre, quasiment, de sa créativité et de son expression ; un corps de grand violon ou plutôt de viole, des cordes que l'archet frotte, et en dessous, une multitude de cordes sympathiques -c'est-à-dire qui raisonnent uniquement par la vibration de l'onde. Entre le corps et la touche, un drôle de clavier complète le fantastique, ouvrant l'immense espace de la polyphonie. L'instrument était joué des interprètes de la musique baroque et fût oublié totalement. Il est demeuré dans la musique traditionnelle des pays du nord et pour notre plus grand bonheur, est tombé sous les sens curieux de Didier François, artiste belge modeste, artisan tenace, à l'inspiration vive et profonde. En témoigne son disque. Il réinvente le nickelharpa en renouant le fil de l'histoire et de la géographie, avec ses arrangements de chefs d'oeuvre de Bach, Ysaïe, Satie, de pièces de musique classique ottomane, d'anonymes traditionnels populaires ou savants, de standard jazz d'Antonio Carlos Jobim et Charlie Mariano, et de ses propres compositions.
